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Un entretien avec l'association la Réplique - Partie 1

1 : La Réplique est une association qui a déjà une longue histoire derrière elle. Comment est-elle née ?


LA REPLIQUE existe depuis 1981. A ses débuts, c’était un collectif de compagnies de théâtre ; contrairement à aujourd’hui, très peu de compagnies professionnelles existaient en région, il y avait très peu d’infrastructures destinées à l’art vivant, d’où l’idée d’un collectif ayant pour objectif premier de « resserrer le tissu professionnel, de fédérer, d'échanger, de créer, sans se situer dans un rapport marchand, ni dans un esprit de compétition ». Il s'agissait de transmettre des savoirs, de chercher, d'informer.

Peu à peu, des réseaux se sont créés et les compagnies se sont multipliées, le collectif a donc fini par regrouper des comédiens au lieu de compagnies, car il semble aujourd’hui que les individus souffrent d’un manque de réseaux, plus que les structures. Le collectif est donc devenu un lieu d'exploration, d'entraînement, d'ateliers, où de nombreux intervenants transmettent et échangent leur savoir, aussi bien dans le domaine de l’art vivant que dans celui du cinéma.


2 : Comment a t'elle évolué ces dernières années ?


En 2001, après un stage de jeu face à la caméra avec Ariane ASCARIDE, les enjeux des métiers du cinéma nous sont apparus plus clairement… Enjeux purement artistiques mais aussi enjeux économiques pour la région. La Réplique a donc effectué entre 2001 et 2003 un certain nombre de démarches auprès des professionnels et des institutions afin de pouvoir scinder son activités en deux axes parallèles : Un collège Arts vivants, bien entendu, et un Collège Cinéma, dans le cadre duquel, ou grâce auquel, de toutes nouvelles activités sont nées : Réseau Web, Consultations auprès des institutions, nouveaux stages et ateliers, nouveaux types de réunions autour de projections de courts ou de longs métrages, travaux de recherches sur le jeu cinéma, mais aussi sur la narration cinématographique, l’élaboration d’une œuvre…


A partir de 2004, face à un nombre beaucoup plus important de comédiens et d’actifs de toutes professions dans le spectacle vivant et le cinéma (augmentation de 62 % entre 1990 et 1999, selon l’ARCADE, pour les seuls professionnels du spectacle), La Réplique développe ses activités dans le but de pouvoir répondre à la demande de formation et au besoin d’informations. Pour la première fois, l’association dépasse le seuil des 100 adhérents et le bureau passe de 4 membres actifs à 12. Dès Janvier, les laboratoires séquences sont lancés, afin d’aider les jeunes cinéastes à élaborer leurs projets avec l’aide de comédiens professionnels bénévoles. Nous lançons aussi des campagnes en faveur de l’aide aux courts-métrages d’école, afin de leur faciliter l’accès à des réseaux de comédiens professionnels – comme avec l’ESRA Nice depuis cette année.


En terme purement déontologique, nous tentons, depuis quelques années, d’élaborer ensemble une éthique commune, axée sur les notions de travail et de citoyenneté. Nous essayons de nous constituer, petit à petit, un patrimoine, témoin de notre engagement dans le paysage artistique, mais aussi économique de notre région. Si quelque chose est en train de changer dans notre société, nous ne voulons simplement pas être marginalisés. Nous essayons de garder présente à l’esprit la notion de propriété collective des moyens de formation ; tout ce qui nous permet d’aller dans cette voie en mettant en avant la citoyenneté, c’est-à-dire la participation, la responsabilité des individus, est utile. Nous voudrions nous inscrire en filiation du concept de citoyenneté sociale ; ce concept exprime l’idée qu’il est fort difficile de se conduire en citoyen lorsque l’on n’a pas de travail (alors même qu’on a pourtant les droits qui permettent d’exercer cette fonction !). Ceci est une manière de dire que la citoyenneté, dans une société comme la nôtre, possède des racines sociales auxquelles nous sommes très attentifs. Nous pensons devoir nous questionner et questionner la profession sur cette éthique collective qui assurera notre cohésion et, qui sait, peut-être notre pérennité…


3 : Quelles sont ses activités aujourd'hui ?


Toutes nos activités découlent de l’idée maîtresse de RESEAU. A Paris comme en région, la profession est constituée de centaines de réseaux isolés, le collectif se donne pour mission d’aider ces réseaux à se mettre en phase les uns avec les autres, et aussi d’aider les professionnels qui en ont besoin à intégrer ou ré intégrer ces réseaux. Nous avons de nombreux axes de travail et agissons à plusieurs niveaux :


- En terme de pratique artistique, le collectif devient aujourd’hui une sorte de « Gymnase pour comédiens », dans lequel nous tentons de rétablir, en la repensant, la notion de « training » ; Il est indéniable que le travail se fait rare dans nos professions… Le collectif propose de se maintenir en forme, artistiquement, par un entraînement « Tête et corps » ; en effet, nous pensons que la discontinuité de l’emploi n’est pas un risque, mais une modalité d’expression de notre pratique ; à travers un entraînement continu, nous proposons aux comédiens de se former comme des artistes / athlètes. Nous organisons ou aidons d’autres artistes à organiser des trainings réguliers, des ateliers, des stages – aussi bien sur des notions fondamentales du jeu que sur des pratiques spécifiques – et tentons d’apporter également des formations, ou au moins du conseil, complémentaires au métier de comédien – comme le travail de la voix en radio, en documentaire, le casting et ses enjeux, la communication personnelle des artistes, etc. Des travaux de recherche ont également cours ; tant au niveau du cinéma, par le projet « Ateliers courts », dans le cadre duquel nous invitons un réalisateur à travailler de manière collégiale avec des comédiens en vue de la réalisation d’une œuvre commune, qu’au niveau de l’art vivant, par des travaux de lectures, de découvertes ou d’échanges de pratiques par des spécialistes invités ou faisant partie du collectif…


- Nous développons également notre réseau Web, par le biais de notre site et de notre « niouzeléteure ». Le site www.lareplique.com, en lui-même, regroupe des informations utiles pour tout acteur. Actuellement, ils peuvent y trouver des listes de tarifs syndicaux, des adresses de photographes, les coordonnées des directeurs de casting de la région, des informations exhaustives sur l’activité du collectif tout au long de l’année… Les membres pourront à partir de juillet 2005, via un code personnel, accéder à nombre d’informations essentielles et mettre leurs références artistiques à jour sur l’annuaire de comédiens adhérents Dans un futur proche, d’autres informations potentiellement utiles seront compilées et mises en ligne.

Le site comporte également un annuaire de comédiens, principalement destiné aux producteurs, directeurs de casting, agents et assistants en recherche de comédiens pour les tournages réalisés en région.


- En ce qui concerne La « Niouzeléteure » ; Elle regroupe de nombreuses informations de castings, auditions, stages, spectacles, etc. que le collectif fait parvenir tous les 15 jours à environ 800 artistes, techniciens, compagnies, structures culturelles, productions etc. Toute personne peut virtuellement recevoir ces informations, sous réserve d’être professionnalisée ou en voie de l’être. Les adhérents du collectif, eux, sont informés instantanément des nouvelles recherches ou informations diverses, au moment même où elles sont lancées, sans attendre la parution de la prochaine « niouzeléteure ».


- Par ailleurs, nous réunissons régulièrement nos membres et d’autres comédiens ainsi que les professions du spectacle et du cinéma en général, autour de manifestations diverses ; projections, débats, lectures…


- Dans notre dynamique de mise en réseau, nous établissons régulièrement des partenariats de différentes sortes avec d'autres structures ou institutions, dans des buts variés (formation, échanges de services…) En outre, nous sommes régulièrement consultés, ainsi que d’autres collectifs professionnels régionaux, par la Région ou la DRAC, dans le cadre d’audits, d’enquêtes, de tables rondes, de colloques, etc. ; en vue de développer de nouvelles politiques en faveur de l’art vivant ou du cinéma.


Concrètement, cette formation professionnelle, ces travaux de recherche et cette mise en réseau des individus favorisent ou rendent possible la production de courts métrages, la création de groupes de travail, l’emploi de comédiens à la télévision, au cinéma ou au théâtre, la promotion ou la diffusion de spectacles ou de films ainsi que la valorisation de notre métier, d’un point de vue institutionnel et social.

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